Le problème, c'est que rester en mode "c'est trop compliqué personne ne peut comprendre", c'est une impasse. On se retrouve à rien pouvoir dire, jamais pouvoir faire d'analogie, etc. Personnellement, je préfère ce xkcd :

Donc oui, on peut répéter sans cesse "telle analogie est fausse et la réalité ressemble pas à ça", mais... Après on est bloqué, seuls 4 universitaires peuvent parler du sujet.
Quand je sais plus quel physicien disait "personne ne comprend réellement la physique quantique", il enchaînait avec un cours de physique quantique expliquant tout et démystifiant sa boutade. Parce que, justement, partir du principe que "c'est trop compliqué fin", c'est une impasse. Il faut aller plus loin. Selon Bobroff (une brute de quantique qui s'est réorienté vers la vulgarisation - il est entre autre responsable de ces vidéos), lors de sa formulation, la théorie de Newton était "étrange" et incompréhensible, et aujourd'hui on l'enseigne à des lycéens. Selon lui, ce sera exactement pareil pour la quantique, d'ici moins d'un siècle. Et mon expérience en math me dit en gros la même chose : j'ai vu certains concepts qui étaient purement imbittable pour leurs contemporain (genre la théorie de Galois : le mec avait quelque chose comme 50 ans d'avance), qui aujourd'hui ne sont plus très compliqué parce que de très nombreux concepts annexes ont été créés, venant éclairer les trucs imbittables sous d'autres angles et les rendant bien plus simple à appréhender.
Ceci étant, comme le dit la bd, il faut se garder se sur-interpréter. Il faut toujours se demander si on a bien compris un concept, il faut toujours être prêt à remettre en question ce qu'on pense avoir compris. Alain Aspect, le mec qui a montré que les inégalités de Bell étaient brisées (sur-interprétation : un système en superposition d'état n'a effectivement pas encore "choisi" son état, contrairement à ce que pensait Einstein - c'est la mesure qui le force à "choisir", et qui modifie donc le système), dit que ceux qui ont fait avancé la quantique, c'est le mec qui comme lui ont fait "non, ça c'est pas possible, j'y crois pas" et qui ont expérimenté comme lui, et non ceux qui ont fait "bah, oui, ça se passe comme ça parce que le formalisme le dit (et qu'il marche)".
Enfin bref, autant oui, faut prendre gare à penser qu'on a bien compris la quantique. De l'autre côté l'attitude de toujours dire qu'on comprend rien de rien n'est pas plus féconde.
[spoiler]En bonus, une analogie entre la quantique et le monde de Mario : jouez à Mario 1, 2, 3 ou 4 (ceux en 2d) ; vous voyez Mario se déplacer, d'autres objets se déplacer autours de lui, etc. Mais maintenant, Mario va devenir physicien et étudier son monde.
Il va donc commencer par développer des concepts simples et adapté à ce qu'il fait : position, vitesse, etc. Puis il va continuer à creuser... Et se rendre compte que son monde est composé de pixels. Des pixels qui peuvent s'allumer, s'éteindre, ou changer de couleur. Mais un truc que n'ont pas les pixels, c'est une vitesse. La vitesse, c'est un truc que l'on remarque à plus grande échelle, parce que plein de pixels changent de couleur de façon coordonnée, que les règles que suivent ces pixels pour changer de façon coordonnée créent l'illusion d'un objet macroscopique, et qu'on peut calculer la vitesse de cet objet macro - sans pour autant que la "vitesse" ait le moindre sens au niveau fondamental.
Et bien, la quantique, c'est pareil. En gros. Je ne suis pas en train de dire que la quantique dit qu'on est composée de pixels ; mais la quantique dit que les propriétés des objets microscopique ne sont pas celles des objets macro - comme dans le monde de Mario, pour lequel on comprend très bien comment certaines propriétés naissent au niveau macro. Et avec un côté encore plus confusant en quantique, parce que certaines propriétés micro ressemblent à des propriété macro, suffisamment pour qu'on leur ait donné le même nom (vitesse, position...) ; mais ce ne sont pas pour autant les mêmes propriétés.
Voilà, faite ce que vous voulez de cette analogie - elle vise à donner un exemple où l'on comprend intuitivement comment des propriété peuvent apparaître à grande échelle sans exister au niveau fondamental, rien de plus. :p [/spoiler]
Ca oui, je suis d'accord. C'est, en math, la façon dont ont été faite plusieurs découverte en math.Attila a écrit : ↑01 nov. 2019, 12:12Pour répondre à Gat, je pense que cette façon de penser reste pertinente dans le cadre de certaines recherches. Il faut parfois partir d'un postulat, d'une intuition. Se dire "et si c'était vrai", "et si on partait du principe que", avancer un peu à l'aveugle puis trouver quelque chose d'intéressant et s'atteler à en démontrer la véracité.
Exemple, la découverte des nombres complexe. On part de la résolution des équations de degré 3. Ces équation demandent d'extraire des racines carré ; et parfois, on voit apparaître des racines de nombres négatifs. Quand c'est le cas, en poursuivant les calculs "comme si on ça marchait", les racines se simplifient et disparaissent, et on peut, en remettant le nombre obtenu dans l'équation, constater qu'il résout l'équation. Et ensuite, en étudiant les propriété de ces radicaux négatif, on a fini par ce rendre compte qu'on pouvait créer l'ensemble des nombres complexe - et que le calcul avec des racines de nombres négatifs était juste en tant que calcul dans les nombres complexe.
Mais le truc, c'est qu'à aucun moment on ne part du principe que ces racines de nombres négatifs ont du sens tant qu'on ne l'a pas vérifié. C'est bien pour ça qu'on vérifie bien que le nombre final résout bien l'équation : on a utilisé un truc inexistant pour obtenir un résultat, mais on a ensuite vérifié autrement que le résultat était bon. Puis comme ça marche tout le temps on a eu l'intuition d'une structure plus grande, mais on n'est pas parti du principe de son existence.