L'eaurtaugrafe

[Gât]

Quand je vois les messages de certains avec des fautes d'orthographe tous les 3-4 mots, je trouve cela assez affligeant.

Est-ce que tu peux indiquer un post avec une faute tous les 3-4 mots ?

Parce que actuellement je dois avouer que j'ai pas la moindre idée de ce dont on parle.

[thriddle]

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de pointer du doigt une personne en particulier.

Et je suis un (peu) de mauvaise foi en disant tous les 3-4 mots ^_^
Je n'ai pas vraiment compté. Mais il y a un nombre "anormalement" élevé de fautes dans certains messages qu'une simple relecture suffirait à éliminer.

[Gât]

Tu peux me l'indiquer par message privé si tu préfères.

[LeJoss]

Je ne fais que passer, sans jeter du napalm sur le feu, il y a en effet de grands spécialistes du multi-fautes.
Mais c'est pas bien de cafter...


Bienveillance et pas de seconde sess'

[Gât]

Je dois avouer que les conversation en pure abstraction "ah oui ma bonne dame, l'orthographe, de mon temps on savait écrire, aujourd'hui les jeunes avec leur smartphone et leur tiktok et leurs jeux de rôle et leur musique rock" sans aucune base, ça m'intéresse pas vraiment. Et actuellement c'est vraiment l'impression que me donne le sujet : on parle de trucs abstraits qui pourraient être saoulant s'ils existaient, mais dans la réalité je sais pas de quoi on parle.

Par ailleurs, si on veux adresser le problème, il faut bien le pointer ; après tout, c'est peut-être moi qui ai une orthographe dégueulasse et je m'en rends pas compte, auquel cas cette histoire ne risque pas d'avancer. A un moment, je vois pas l'intérêt de faire ce genre de sujet si c'est pour se cacher derrière son petit doigt "c'est pas bien de cafter, moi je dis ça je dis rien, je m'adresse à des gens qui se reconnaîtront... Par contre il faut adresser le problème ! Mais sans en parler aux concernés".


Et je ne parlais pas du multi-faute (des posts avec 2 fautes, j'en ai déjà vu, et j'en ai rien à carrer surtout au vu de la longueur de certains posts), mais de posts qui auraient une faute tous les 3-4 mots. Je vois pas bien le problème à pointer que tel post est devenu illisible parce qu'il y a une faute tous les 3-4 mots : les gens qui le lisent s'en rendent tous comptent, et ce serait bien de voir avec la personne qui écrit de tels posts si elle peut faire des efforts ou si on peut lui proposer des outils.

[YayaLama]

Salut à tous,

Je trouve cela étonnant que les gens soient jugés pour leur orthographe, surtout sans avoir une quelconque connaissance du passé de la personne.
Et si le français n'était pas sa langue natale ? Et si cette personne faisait des efforts, mais se retrouvait face à des jugements au lieu de recevoir de l'entraide ?

Enfin voilà, une réflexion laissée là.
Bonne journée.

[LeJoss]

Et pour élever un peu le débat (et aussi parce que je vais aller bosser)

Mon post initial découlait aussi d'une inquiétude, l'écriture étant transmetteuse de pensée et d'idées, son appauvrissement est-il le signe annonciateur d'une société où la richesse de l'esprit disparaîtrait ?
1984 ? Farenheit 421 ?
Pas rassurant...

[LeJoss]

Et pour re-terminer ( en retard, désolé patron), jamais je ne dénigrerai quelqu'un dont ce n'est pas la langue natale ou qui aurait de réelles difficultés, je parle de gens censément (si, il y a un 'c') intelligents et éduqués...
Il y a des jeunes sur tiktok ou FB qui écrivent correctement et des vieux qui écrivent comme des cochons...

[Gât]

Mon post initial découlait aussi d'une inquiétude, l'écriture étant transmetteuse de pensée et d'idées, son appauvrissement est-il le signe annonciateur d'une société où la richesse de l'esprit disparaîtrait ?

Non.

[LeJoss]

Réponse pleine de sens...

[Attila]

Une réponse plus étayée :

https://www.tract-linguistes.org/

Voir également le travail de linguisticae sur Youtube.

[Gât]

@Le Joss : Je peux développer :

1/ L'orthographe n'a aucun rapport avec la richesse des idées sous-jacentes. Donc déjà ta phrase est hors-sujet. On pourrait s'arrêter là.

2/ Croire que les idées s'appauvrissent est typiquement le genre de crainte qui a existé à toutes les époques, et qui n'a jamais été soutenu par aucune donnée objective. Si on écoutait ce genre de phrase soutenue par rien, on en viendrait à croire que nos idées n'ont fait que s'appauvrir depuis la société Babylonienne. Or c'est le contraire que l'on constate : on a aujourd'hui des concepts qui n'étaient même pas envisageable à l'époque Babylonienne (pas parce qu'on est mieux, mais parce que la connaissance/pensée humaine fonctionne par accumulation et qu'en 4000 ans on a pu accumuler plus de choses).

3/ J'en profite pour insister là-dessus : ton assertion n'est soutenue elle-même par aucun argument objectif. Ce n'est pas parce qu'une phrase est belle que l'on peut la qualifier d'argumentation. Il est toujours ironique de voir quelqu'un critiquer un manque d'argumentation quand lui-même n'en met pas.

4/ Aujourd'hui de plus en plus de gens utilisent le langage écrit. L'internet est un média avant-tout écrit - et quand j'étais jeune, il n'existait pas. Ce que l'on constate quand un média est de plus en plus utilisé, c'est qu'il s'enrichit, pas qu'il s'appauvrit.

5/ Une "mauvaise" orthographe, ou un "mauvais" langage, n'est pas synonyme d'appauvrissement. La prof avec laquelle j'ai commencé la harpe est allemande, elle emploie des formulation françaises qui sont bizarres (pour le dire gentiment) voire objectivement fausse (pour le dire moins gentiment), et pourtant souvent ses formulations bizarres portent des images et un sens subtils que je serais bien incapable de traduire en français correct. Son "mauvais" langage n'est donc pas un appauvrissement, mais bien un enrichissement.

6/ Pour rester sur l'idée au-dessus, personnellement j'adore la langue française. La langue française en tant que langue vivante. Et ce qui fait vivre la langue, c'est le fait que les gens l'utilisent. Les gens qui disent "il ne faut pas dire X mais Y" ou "il faut écrire comme ceci et pas comme cela" ne font pas vivre la langue ; il en font un monument mort que personne n'ose utiliser. En revanche à chaque fois qu'un Belge dit "tu saurais me passer le sel ?", il me rappelle que les mot "pouvoir" et "savoir" sont polysémiques, que leur sens est très interchangeable (tellement qu'en anglais on dit "can you swim?" ou "can you speak english?" pour demander si quelqu'un sait faire quelque chose), et que l'emploi du verbe "savoir" ou "pouvoir" n'a en réalité aucune importance dans une phrase qui de toute façon ne signifie pas ce que la suite de mot laisse entendre (et oui, tout le monde a déjà fait la blague de répondre "oui" sans rien faire quand on lui demande si on peut lui passer le sel. Parce que la phrase "pourrais-tu me passer le sel ?" n'est pas une question informative sur la capacité de quelqu'un a faire quelque chose, mais une demande à le faire ; la blague consiste justement à prendre la phrase dans son sens littéral au lieu de son sens véritable). Bref toutes les formulation "bizarres" des Belges, des Québecois, des Ivoiriens (on travaille de temps en temps avec des Ivoiriens au taf) me rappellent ma langue est vivante, et qu'elle me permet de communiquer avec des gens d'un peu partout dans le monde. Ce qui est en soi incroyable, mais ne serait pas possible si à chaque fois qu'un Ivoirien me disais "présentement" je répondais "non mais dans le contexte, on peut pas mettre le mot 'présentement'".

7/ Pour en revenir à l'orthographe et non juste au langage, l'orthographe est un facteur énorme de distinction sociale. Or la langue écrite me permet de communiquer avec des gens qui ne sont absolument pas de mon milieu, ce qui à nouveau ne serait pas possible si à chaque fois je disais "non mais là il faut un 's'" - cela ferait juste que soit la personne ne voudrait plus s'exprimer avec moi, soit, pire, qu'elle refuse de s'exprimer tout court parce que trop de gens lui font la remarque. C'est justement le fait que tout le monde s'exprime qui enrichit la pensée, en permettant à diverses idées de sources différentes de s'entrechoquer. Je ramène au point 1 : en étant trop à cheval sur l'orthographe, on appauvrit la pensée en décourageant certaines pensées de s'exprimer - la profondeur d'une pensée n'ayant pas de lien avec sa graphie. Et vu que ça cycle avec le point 1, j'arrête ici.